LES CUBAINS
Quand ils sont ronds, les Cubains sont cubiques. C'est pourquoi on les appelle les Cubains.
Cuba est une île assez difficile à dessiner, par rapport à la Corse. Malgré un climat tropical tout à fait exquis et la douce luxuriance d'une flore admirable, c'est plein de communistes.
Au dernier recensement de 1980, la population de Cuba s'élevait à 9 770 000 habitants. Nul doute qu'elle eût dépassé les dix millions cette année si le directeur de l'île, M. Castro, n'avait eu l'idée antisocialiste et saugrenue de laisser filer, en avril 1980, près de 200 000 homosexuels qui ont fui la patrie avec une canne à sucre dans le cul, d'où l'effondrement des cours du sucre de canne et ce regain d'arrogance et de fatuité sur les trognes boursouflées des betteraviers ardennais.
L'armée cubaine est pleine de soldats. Elle compte en permanence 200 000 hommes sous les drapeaux, ce qui nous fait 9 570 000 hommes un peu devant, un peu derrière ou un peu à côté des drapeaux. Très sémillants dans leurs costumes kaki, les soldats cubains aiment intervenir dans les pays africains où ils font des trous dans les enfants qui passent, pour faire avancer la démocratie.
A l'instar de ma sœur, qui vivote grâce au soutien de Paulo Gomina, Cuba survit grâce au soutien de l'Union soviétique qui lui rachète à prix d'or tout son sucre pourri, en échange de quoi Castro vote coco à l'ONU dès qu'il a cinq minutes. Conséquence première de cette politique castro-sucrière de l'URSS, cinquante millions de citoyens soviétiques souffrent de diabète, et sont envoyés au goulag où ils sont privés de dessert mais pas méchamment, juste pour les guérir.
Une série de désastres ont frappé Cuba l'année dernière. Force nous est d'y lire la volonté de Dieu dont l'anticommunisme n'est un secret pour personne1. Ce fut d'abord un ouragan d'une violence inouïe, avec des vents atteignant la vitesse d'un cheval au gala de l'Union, qui ravagea les récoltes de cigares, et projeta plusieurs secrétaires d'État contre les rochers. Puis la maladie de la canne, la terrible maladie de la canne, s'abattit sur les cannes. Si vous voyiez la mienne, c'est affreux.
1. Dieu est radical valoisien (Luc, chap. 12, verset 54). 104